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 Protéger les forêts, valoriser les voix autochtones : CI4CA aux côtés des Baka

Protéger les forêts, valoriser les voix autochtones : CI4CA aux côtés des Baka

« Lorsque la forêt disparaît, c’est comme si une partie de nous mourait aussi. Nous ne savons plus où aller, ni comment vivre sans elle » — Propos recueillis auprès d’un ancien du peuple Baka, région de l’Est du Cameroun.

Le témoignage de ce membre de la communauté Baka révèle une réalité silencieuse et pourtant dramatique : la déforestation au Cameroun n’efface pas seulement des arbres, elle efface des vies, des savoirs, et des identités.

Pendant des siècles, les Baka, peuple autochtone vivant dans les forêts tropicales du Cameroun, ont tissé une relation intime, durable et sacrée avec leur environnement. La forêt est leur maison, leur source de subsistance, leur école, leur pharmacie, leur mémoire collective. Chasse, pêche, cueillette, soins traditionnels et rites culturels s’y enracinaient dans une harmonie construite avec patience et respect. Mais cette harmonie est aujourd’hui brisée. L’exploitation forestière, l’expansion agricole, les projets industriels et la déforestation illégale rongent progressivement le cœur de leur territoire. La forêt, autrefois foisonnante, s’amenuise. Et avec elle, c’est tout un mode de vie qui s’effondre.

Une perte culturelle, économique et environnementale

La déforestation massive perturbe gravement les pratiques traditionnelles des Baka. Leurs savoirs ancestraux deviennent inapplicables face à des écosystèmes détruits. Les jeunes générations, privées d’un contact direct avec la forêt, risquent de perdre un héritage millénaire.

Économiquement, les Baka sont marginalisés : les profits issus de l’exploitation forestière ne leur profitent pas. Bien au contraire, leur accès à la nourriture, aux plantes médicinales et aux ressources vitales est réduit à peau de chagrin. Plus de 60 % des plantes médicinales qu’ils utilisaient sont aujourd’hui devenues rares ou introuvables. Les conséquences sur la santé et la nutrition sont alarmantes : la malnutrition, les maladies évitables et la dépendance accrue à l’aide extérieure fragilisent davantage ces communautés déjà vulnérables.

En parallèle, les effets environnementaux sont désastreux : perte de biodiversité, érosion des sols, émissions massives de CO₂, perturbation du climat local… Ce qui se joue dans les forêts des Baka dépasse les frontières de leur territoire : c’est une crise globale aux racines locales.

Résister, se faire entendre, et bâtir des ponts

Malgré les obstacles, les Baka résistent. Ils s’organisent, alertent, réclament leurs droits et la protection de leurs terres. Mais pour que cette voix porte, elle doit être amplifiée, traduite, et portée jusque dans les sphères où se prennent les décisions.

C’est ici que l’association CI4CA peut jouer un rôle essentiel. Fidèle à sa mission de faciliter un dialogue bidirectionnel entre les communautés autochtones et les décideurs publics, CI4CA peut devenir un vecteur d’écoute, de reconnaissance et d’influence. En mettant en lumière les expériences vécues des Baka, en documentant leurs savoirs liés à la protection des forêts, à la médecine traditionnelle et à la gestion durable des ressources, CI4CA peut contribuer à replacer leur expertise au centre des stratégies climatiques et environnementales. Ces savoirs sont précieux, non seulement pour les Baka eux-mêmes, mais pour le monde entier. Car protéger les forêts, c’est protéger un rempart naturel contre le dérèglement climatique. Et qui mieux que ceux qui y vivent depuis toujours pour en prendre soin ?

Il est temps de reconnaître pleinement les droits des peuples autochtones, de renforcer leur autonomie, de les inclure dans les décisions qui concernent leur avenir et celui de leur environnement. Il est temps d’écouter leur voix, et de les soutenir dans leur combat — pour la forêt, pour leur culture, et pour notre avenir commun.

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