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 Les priver des forêts, c’est tuer le savoir ancestral à petit feu

Les priver des forêts, c’est tuer le savoir ancestral à petit feu

« Quand j’arrivais en mariage dans ce village vers les années 1981, étant ici à la maison, j’entendais les singes crier là-bas en face. Autre chose, si mon enfant était malade, je traversais la route et je cherchais quelques écorces et feuilles de plantes pour soigner l’enfant. Mais aujourd’hui, on ne trouve plus rien… » — Mme Mengue Clotilde, veuve, interview accordée au Rainforest Journalism Fund, 27 juillet 2020[1]

Ce témoignage simple et bouleversant illustre une réalité alarmante : la disparition progressive des forêts prive des milliers de familles autochtones de leur mode de vie, de leur autonomie et de leur dignité.

Pendant des générations, les communautés vivant dans et autour des forêts ont développé une connaissance intime de leur environnement. Elles y trouvent de quoi se nourrir, se soigner, construire, éduquer, prier et transmettre. La forêt n’est pas un simple espace naturel pour ces peuples : c’est une alliée, une école, une pharmacie, une mémoire vivante.

Aujourd’hui, cette relation millénaire est menacée. L’exploitation industrielle des ressources naturelles, la déforestation illégale, les projets agro-industriels et l’expansion urbaine grignotent les forêts tropicales jour après jour. Là où les singes criaient, il ne reste que le silence. Là où poussaient les plantes médicinales, il ne reste que des souches mortes.

Et avec la forêt, c’est tout un savoir qui disparaît. C’est aussi un système de santé traditionnel qui s’effondre, souvent en l’absence d’alternatives accessibles. Pour une mère comme Mme Clotilde, ne plus pouvoir soigner son enfant avec les ressources de la forêt, c’est une perte irréparable.

Face à cette urgence, la société civile a un rôle fondamental à jouer. Associations, chercheurs, journalistes, ONG locales et internationales doivent unir leurs forces pour documenter ces réalités, sensibiliser l’opinion publique, soutenir les communautés sur le terrain et exiger des politiques publiques qui respectent les droits des peuples autochtones. Ce travail collectif est indispensable pour garantir que ces voix, souvent ignorées, soient enfin entendues et protégées.

C’est pourquoi il est plus que jamais crucial de protéger non seulement les forêts, mais aussi les peuples qui les défendent et en prennent soin depuis toujours. Les communautés autochtones sont en première ligne du combat pour la biodiversité et le climat. Pourtant, ce sont aussi celles qui sont les plus vulnérables face aux conséquences de la destruction écologique.

Nous devons écouter leurs voix. Nous devons reconnaître leurs droits, renforcer leur autonomie et leur donner les moyens de protéger leurs territoires. Car en sauvant la forêt, ils sauvent aussi notre avenir collectif.

Face à cette situation, l’association CI4C, dont la mission est d’opérer un mouvement de va-et-vient informationnel entre les communautés autochtones et les instances décisionnelles, a un rôle crucial à jouer. En tant que passerelle entre ces deux mondes, CI4CA peut non seulement élever les voix des communautés locales pour qu’elles soient entendues dans les espaces de décision politique et climatique, mais aussi faire reconnaître la richesse de leurs savoirs. Ces savoirs — qu’ils soient liés à la protection du climat, à la pharmacopée traditionnelle ou à la préservation de la biodiversité et de la qualité de l’environnement — sont des ressources précieuses, trop souvent ignorées. CI4CA peut contribuer à valoriser ces connaissances comme des solutions concrètes et durables, en encourageant des politiques inclusives qui intègrent pleinement les visions et les pratiques autochtones dans la gouvernance environnementale.

#VoixAutochtones #ProtectionDesForêts #JusticeClimatique #SolidaritéCommunautaire


[1] BIYO’O ELLA (J.Ch.), « Cameroun : La culture d’hévéa au cœur d’un désastre écologique », Rainforest Journalism Fund, 31 aout 2020, [en ligne], URL : Cameroun: La culture d’hévéa au cœur d’un désastre écologique | Rainforest Journalism Fund (consulté le 21 juillet 2025).

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